Page:Adam (Lamber) – Païenne, 1883.djvu/226

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richesses sous les yeux des autres, quelle misère effroyable apparaîtrait aux yeux de ceux-là mêmes qui se croient les plus favorisés ! Ô mon bien précieux, mon incomparable amour, avec quelle jalousie je te cache !

Tu me demandes de t’envoyer, en échange de mon portrait, l’un de mes chants orphiques. J’évoque Apollon, maître des chantres, conducteur des muses.

« Je chante, parmi les zéphyrides, Carpo, fille de la douce Chloris, légère, aimable, voluptueuse, adorée de tous les mortels, qui chasse, durant les jours printaniers, l’ardeur brûlante de Mesembria.

« Carpo, qui réveille les grâces alanguies, soulève, discrète, les draperies sur la poitrine des vierges songeuses, fait chanter aux hamadryades leur plus harmonieuse plainte, dans les branchages alourdis par les feuilles épaisses.