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Page:Adam - Du cardinal de Richelieu au maréchal de Mac-Mahon, paru dans Le Temps, 17 avril 1905.djvu/18

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L’œuvre de Richelieu disparut, après avoir assuré deux cent cinquante ans l’unité de la nation et sa vigueur.

Le comte de Chambord avait attendu avec anxiété le vote de l’Assemblée chez M. de Vaussay, à trois cents pas du palais. M. de Dreux-Brézé le tenait au courant des débats. Le lendemain il partit, remportant son uniforme de lieutenant-général qui n’avait pas servi. Après avoir été prier dans Notre-Dame, il fut assister aux funérailles d’un amiral, aux Invalides, et anéanti, regarda, du fond de sa voiture, défiler les troupes. Ensuite, il rejoignit sur la terre d’exil la comtesse de Chambord qui avait eu si peur d’être reine parce que, laide, elle ne pouvait, disait-elle, être chérie des Français.

Ainsi, très simplement, le drame s’acheva. L’espoir républicain en la science l’emporta sur le souvenir monarchiste de la religion. L’ère nouvelle s’ouvrait.

Il faut admirer que l’art de M. Hanotaux ait pu consacrer cet événement final comme il avait magistralement consacré la puissance suprême de la monarchie préparée par le cardinal Richelieu. Ce sont deux moments de la France qu’il éternise, avec les combats des idées et ceux des hommes, les hasards des événements, les complicités du climat, les actions des forces secrètes, propres à déterminer de loin les apothéoses comme les