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Page:Adam - Irène et les eunuques, 1907.djvu/127

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IRÈNE ET LES EUNUQUES

à devenir le Carolus Magnus des écrits ecclésiastiques, et le Charlemagne de l’histoire, devint favorable. Le pontife de Rome pénétra les desseins des orthodoxes. Sûr de ne plus craindre l’absorption grecque maintenant balancée par l’énorme pouvoir des Carolingiens, il transigea dans la querelle canonique. Il s’entendit avec la pompeuse intelligence de Bythométrès. Charlemagne, qu’il menait en épouvantail pour éloigner les maraudeurs du temporel de Saint-Pierre, seconda de tels desseins. Une manière de triple alliance s’établit entre Byzance, le Pape et le Franc décidés à se maintenir contre les Barbares et les ambitions soudaines des généraux rebelles.

Qu’en vingt mois de règne un pareil résultat eût été atteint c’était la marque d’esprits actifs, propres à méditer de grandes choses, et volontaires pour les accomplir.

En même temps, le budget se dégrevait d’impôts. Les richesses illégalement enlevées aux citoyens, aux moines, étaient rendues par Pharès. Une harmonie nouvelle naissait dans l’État, un équilibre de ses forces, de ses facultés. Ce fut la paix si vainement attendue. Les louanges du peuple acclamèrent Irène.

Maintenant Jean, assoupli à la vie de cour par son très long service, savait bien les hommes, leurs passions, leurs faiblesses surtout qui les livrent. Là-dessus, il parachevait l’éducation de Staurakios. Des derniers rangs sociaux, celui-ci s’était élevé