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Page:Adam - Irène et les eunuques, 1907.djvu/141

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IRÈNE ET LES EUNUQUES

jeunes garçons se manifestait en ce petit-fils du Copronyme. Rien qui fit pressentir en lui un génie du gouvernement ou de la guerre. Il n’aimait que les paons, les biches, les chevaux, les chiens, les athlètes, les filles parées étrangement, la musique violente et langoureuse.

Les eunuques s’assurèrent qu’il importait de ravir Byzance à ses mains.

Ils n’avaient d’autre moyen d’y réussir que de se faire plus indispensables encore aux destinées du pays, que de pousser leur tâche plus outre, et de séduire le monde par le bonheur de leurs entreprises.

Contre leurs adversaires, contre ceux qui, patiemment, résolument, attendaient l’émancipation de Constantin, contre les iconoclastes du parti militaire, il fallait férir et gagner. La seule chance de salut c’était la déchéance de ce parti. Ensuite les orthodoxes devraient aux eunuques leur liberté religieuse, les moines leur richesse territoriale et leur sécurité, les femmes l’accomplissement d’un vœu très cher. Cela raffermirait l’alliance avec le Pape et l’Occident. Cela vaudrait au trône les subventions du clergé, la reconnaissance des classes agricoles ennemies des soldats, et qui payaient l’impôt. Irène entama rapidement la lutte. Pour grandir encore le prestige de la cause qu’elle secondait, Pharès lui ménagea un miracle.

Très à propos, un paysan de Thrace dégagea le sépulcre d’un géant enfoui dans la terre avec cette inscription : « Le Christ naîtra de la Vierge Marie et