Enchanté de la subite importance dévolue à sa personne, le prince hâta les choses. Il voulut que ses équipages gagnassent tout de suite la Bithynie afin de donner au monde chrétien cette preuve d’une bravoure qui ne pourrait tiédir. Or, c’était coutume et privilège des gardes impériaux de suivre en tous lieux les équipages du souverain. Comme on ne les y conviait pas assez vite, ils réclamèrent cet honneur imprescriptible.
La régente autorisa leur départ. Ils sortirent de Byzance.
Les eunuques n’espéraient rien tant que cette marche. Staurakios se rendit auprès des légions de Thrace sous prétexte de les dénombrer. Il offrit à leurs officiers la défense du trône, et les ramena convertis à Irène, glorieux de leur nouveau titre, de leur riche solde. Ils occupèrent les casernes des gardes impériaux dispersés déjà dans les camps et dans les postes d’Asie.
En même temps, Pharès annonçait la retraite subite des Sarrasins. Les motifs de guerre n’existaient plus. Les équipages de Constantin repassèrent le Bosphore, laissant les troupes iconoclastes sans vivres, sans places fortes dans la Cappadoce. Byzance était au pouvoir des orthodoxes, tout entière. Pris au piège de la Régente les gardes s’inquiétèrent.
En effet, Eutychès les licencia par décret. Dépourvus d’argent, de ressources, ils se dissipèrent, en quête chacun d’un abri, du gain indispensable. Deux semai-