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IRÈNE ET LES EUNUQUES

« Jean et les convives contemplaient la belle apparence des jeunes hommes.

— Oui, mes seigneurs…, affirmait le vieillard…, tous ces jeunes enfants sont mes petits-fils.

— Fais venir ton épouse afin qu’elle nous accueille…, pria l’eunuque.

Elle accourut, éblouissante de beauté, bien qu’âgée déjà. Jean demanda :

— Vous avez des filles ?

— J’ai deux filles, mères des jeunes hommes que vous voyez.

— Ces enfants ont sans doute des sœurs ?

L’aïeul répondit :

— L’aînée de mes filles a trois filles.

— Que les jeunes filles se montrent…, commanda Bythométrès…, afin que nous les jugions, selon la volonté de nos Princes couronnés par la grâce du Christ. Car ils nous ont ordonné, à nous leurs esclaves indignes, de faire en sorte qu’aucune adolescente ne reste dans l’empire romain que nous ne l’ayons appréciée.

— Mangeons et buvons ce que le Théos nous a donné, et que demain sa volonté soit faite…, répondit l’hôte.

« Levés de bon matin, Jean et ses officiers appelèrent les jeunes filles. Le vieillard leur représenta :

— Seigneurs, bien que nous soyons misérables, cependant nos vierges ne sont jamais sorties de notre humble chaumière. Si vous le désirez, maîtres, venez vers l’appartement intérieur ; et vous les verrez.