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IRÈNE ET LES EUNUQUES

Constantiniakos, honoré de la dignité de patrice. Quant à la troisième, elle fut destinée, parmi de nombreux présents, au vieil Argousès, roi des Lombards. Car cet Argousès désirait en mariage une vierge de Constantinople, à condition qu’elle fût superbe, même si elle était pauvre.

« Le prince choya avec beaucoup d’amitiés la famille du pieux Philarète. Il leur offrit à chacun, depuis le vieillard jusqu’à l’enfant à la mamelle, des richesses, des biens, des vêtements, de l’or, des ouvrages de grand prix ornés de pierres précieuses et de perles, quelques spacieuses maisons sises près du Palais. »

Si le refus du Franc servait l’ambition de la Régente, il blessait fort son orgueil. La Despoïna permit au Lombard Adalgis de passer en Italie par les provinces grecques afin de reprendre la couronne de son père, captif des Francs. Elle nantit son allié d’argent et d’hommes. Les spathaires impériaux préparèrent en Calabre une expédition contre Ravenne avec le concours des gens de Naples, Amalfi, Sorrente. Trésorier général des guerres et curopalate, Jean Bythométrès concentra les troupes, leur adjoignit les garnisons de Sicile, et marcha sur le duché de Bénévent soumis à la suzeraineté du Franc. Par malheur, Adalgis obtint de commander, pendant qu’une grosse fièvre paludéenne enlevait au Mesureur de l’Abyme toutes les