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Page:Adam - Irène et les eunuques, 1907.djvu/183

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IRÈNE ET LES EUNUQUES

femme qui, suppliante, le retenait par les vêtements, et gémissait :

— Œil du Théos !

Lui, la repoussa, furieux :

— Retire-toi, retire-toi. Tu sais que je ne puis te supporter, quand Théodote cesse de suivre tes pas et de sourire à mes lèvres. Va, va, pleure. Tu pleures comme un mime selon le cri de la flûte.

Marie s’enveloppa de son voile, et recula dans l’intérieur du Cathisma, parmi les suivantes qui la consolèrent. De loin elle regardait les gestes de la mère et du fils. Irène se faisait tour à tour ferme, puis aimante, ironique :

— Cesse, Constantin, de la meurtrir, cesse. Oh ! Toi que j’enfantai pour la gloire du monde…

— La gloire du monde me donnera-t-elle les soixante talents d’or qu’il me faut pour soutenir l’honneur de mon auguste parole, Despoïna ?

Irène répliqua :

— Tu as promis à tes parasites, à tes courtisanes.

— Certes !

Elle le regarda longtemps puis le prit aux épaules :

— Consens à m’entendre en silence, Rayon du Christ, et si, m’ayant écoutée, tu persistes à vouloir prodiguer des largesses…

— Je mourrai subitement comme mon aïeul Copronyme et mon père Léon… C’est cela que Ta Piété veut dire ?

— Non… répondit froidement la mère.