Aller au contenu

Page:Adam - Irène et les eunuques, 1907.djvu/19

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
7
IRÈNE ET LES EUNUQUES

Cependant beaucoup s’obstinèrent à servir en secret le culte des icones. Même les payens convertis préférèrent toujours la gloire du premier culte. Le monde en eut un bel exemple, lorsque l’empereur voulut marier son fils Constantin V Copronyme, déshonoré d’un tel surnom pour avoir au jour de son baptême, souillé honteusement les fonts. Il le fiança à la fille du roi des Khazars. Le patriarche iconoclaste accepta la tâche d’instruire la princesse dans le dogme. Elle se montra docile aux leçons, se prit de ferveur pour la morale et la symbolique chrétiennes. Mais elle ne tarda point à se vouer, dès qu’elle la connut, à l’adoration des images, et rien ne la put empêcher de suivre ce rite dans le palais même.

Tant d’avertissements de la Providence ne réussirent pas à convertir le monarque. Il veillait surtout à ne pas mécontenter les soldats iconoclastes, seuls appuis d’un pouvoir d’occasion. D’imposantes calamités survinrent qui punirent ces hérétiques. La terre trembla dans l’horreur de porter de si opiniâtres criminels. Les statues des Césars croulèrent. La porte Dorée se défleuronna de l’image de Théodose. Les empereurs étaient frappés là même où ils voulaient atteindre le dieu.

Léon succomba parmi ces afflictions publiques, à un affreux mal. Il se décomposait avant la mort. Il se vit fermenter vivant comme une charogne pestilentielle ; et les soins théurgiques du Copronyme ne le sauvèrent point, l’an 740.

La peste suivit qui dévasta Byzance. Les cadavres