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Page:Adam - Irène et les eunuques, 1907.djvu/209

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IRÈNE ET LES EUNUQUES

— Seigneur, tu plaisantes, vraiment.

— Sophia…, priait Alexis…, je compte sur toi pour le souper des grenades. Et sur toi, Pulchérie, et aussi sur toi, Maximo. Amène tes Éthiopiennes, Eudoxie, mais, ne l’oubliez pas, la présence de notre Constantin nous honorera sans doute. Donc, n’omettez point les plus splendides entre vos joyaux et vos robes.

Zoé allongea sa face entre les groupes :

— Tu n’auras pas besoin d’une bouquetière, Seigneur ?

— Ni d’une marchande de pastèques ? Emmène-nous,… fit une autre.

Pharès surgit hors du Cathisma et sourit avant de conseiller.

— Invite-les, Drongaire… : pour ce que te coûtera ton souper, tu peux ne pas mesurer la dépense…

— Que veut-il dire ? interrogea Zoé.

Brutalement Alexis se précipita.

— Explique-toi !

Les deux hommes s’examinèrent depuis le bonnet jusqu’aux bottines, la haine sur la face noire et lourde d’Alexis, l’envie sur la face blême et fine de Pharès. Ils se mesuraient.

L’eunuque se contenta de hausser les épaules.

— Il veut prendre l’air d’un homme qui sait quelque chose…, conclut Nicéphore.

Peu après, la voix du héraut retentit à la porte du Cathisma :

— Voilà venu le Rayon du Christ, Prospérité des