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IRÈNE ET LES EUNUQUES

ermite dans une cellule étroite comme un cercueil, et construite sur ce modèle. Les émissaires du Copronyme vinrent l’y visiter, et le ramenèrent à Constantinople, tels qu’ils l’avaient trouvé, avec, pour unique vêture, une peau de mouton ceinte par une chaîne de fer. Ils entreprirent de le convaincre. N’y pouvant réussir, ils accusèrent le rebelle d’entretenir des relations infâmes avec Anne, une noble veuve que la parole édifiante du saint avait conduite au monastère. Soumise à la torture, cette femme préféra mourir dans les douleurs plutôt que de renier l’innocence d’Étienne, la sienne. La sollicitude du dieu se manifesta, car la servante qui avait témoigné contre la dame eut les mamelles déchirées par ses enfants jumeaux jusqu’à ce qu’elle expirât dans ce tourment.

Persécutés, les moines d’Étienne renouvelèrent les austérités des stylites. Lui-même réprimanda Constantin sur son hérésie. Ayant jeté une pièce de monnaie à l’effigie de l’Empereur, il la foula sous les pieds en sa présence, et prétendit qu’on ne s’en devait offenser, puisqu’on jugeait que le Seigneur ne s’offensait pas, si l’on profanait ses images. Ensuite il refusa de signer le synodicon qui défendait de joindre le qualificatif de saint à tout autre nom qu’à celui du Théos même.

Un jour qu’Étienne prêchait dans les rues de Byzance et que la foule augmentait à sa suite, les soldats, furieux de le voir ramener ces gens à l’orthodoxie, le poussèrent devant le Préfet de la Ville, après l’avoir