Aller au contenu

Page:Adam - Irène et les eunuques, 1907.djvu/221

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
201
IRÈNE ET LES EUNUQUES

l’incendie les chaumières bonnes au repos des pauvres… Ah ! si la virilité est la cause de tous ces crimes, Béni sois-tu, Très-Haut, qui retranchas de mon corps, avec la fécondité matérielle, le goût de haïr, de tuer, de mentir, et de vomir le vin des orgies sur des poitrines de prostituées !

Damianos fit le geste du meurtre.

— Tu seras retranché !…

Mais Jean s’exalta, sûr de sa force et de son savoir. Il se croyait la statue de l’Esprit devant les démons illogiques. Il siffla. Trente scholaires, avec leur comte, pénétrèrent dans la salle ; puis, s’arrêtèrent en silence.

L’empereur avait blêmi. Pourtant il ne voulut point craindre et cria :

— Donne le sceau… si tu espères ta grâce…

— Lumière de l’Esprit, je préfère ta justice, si dure qu’elle puisse être, à l’injustice dont il faudrait ensuite me repentir en cédant à la bêtise de ce cocher, le salut de Byzance… Et moi, le curopalate, moi, dispensateur de l’encre rouge et des signatures souveraines, j’ordonne, comte, de boucher les issues avec la force des gardes, de former une haie d’honneur entre notre maître et ces traîtres : Alexis, Drongaire de la Veille ; Pierre, Maître des Offices, patrice ; Théodore patrice ; Damianos patrice et cocher. Ainsi soit-il.

Il en fut ainsi tout aussitôt. Constantin, séparé de ses familiers, balbutia :

— Et moi… et moi… j’ordonne,…

Jean lui coupa la parole :