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IRÈNE ET LES EUNUQUES

les légions du thème de Paphlagonie comblées d’or, s’ébranlèrent au nom d’Irène. Les chefs des Arméniaques insurgés voulurent prévenir cette attaque, et se précipitèrent sur elles, avec leur cavalerie seule. Elle ne put rien contre les remparts de Gangra qu’elle comptait surprendre. Les machines de guerre la couvrirent de projectiles inopinément. Le désordre se mit dans les escadrons que les archers piquèrent de mille traits à courte distance. Il eût été habile de battre en retraite. L’orgueil des révoltés ne le souffrit pas. Tournés durant la nuit, par un corps de fantassins, ils se virent, au matin, assiégés dans leur camp que tout aussitôt des coureurs réussirent à incendier.

Le vent seconda l’infanterie en poussant les flammes aux naseaux des cohortes. Les Arméniaques se débandèrent. Leurs chefs furent cernés dans une combe. Autour d’eux les chevaux atteints par les flèches périrent un à un.

Selon les ordres du Palais, Alexis sous l’inculpation de connivence fut, sur place, tondu, puis transféré dans les cachots du Prétoire. De là cependant, il put expédier un message recommandant aux Arméniaques de proclamer le césar Nicéphore que soutiendraient ses trois frères nobilissimes avec toute leur clientèle et les iconomaques. Quand Irène eut apprit cette opiniâtreté à lui nuire, elle ordonna l’arrestation de l’ancien maître des Offices, Pierre, et du cocher Damianos ; complices. Tous trois furent aveuglés dans la prison.

Pourvu d’argent, Constantin s’obstinait à vouloir