Eutychès aggrava cette appréciation :
— Un malheur, certainement…
— La sûreté de l’État exigerait la naissance d’un fils,… déduisit Aétios en lissant les plis de sa robe.
— Mieux vaudrait cela.
La voix de l’Arménienne tremblait. Ses regards se voilèrent. Elle tendit pitoyablement les deux mains vers son époux :
— Je suis encore très jeune, moi ; on dit que les chances de maternité nombreuse augmentent avec l’âge…
Constantin l’interrompit :
— Depuis sept ans Byzance et le monde attendent un hoir. Qu’en pense le Patriarche ?
— Ce que le Théos a noué, rien ne peut le délier… décréta Tarasios, gravement.
— Est-ce une épouse, celle qui n’enfante pas de fils ?… demandait l’empereur à l’assistance.
Staurakios marcha sur le patriarche.
— Ta Sainteté probablement estime que le sacrement de mariage fut institué afin de prémunir la perpétuité de la race contre l’intrusion du sang étranger ?
— Je le pense,… affirma Tarasios.
Aétios comptait sur ses doigts les arguments :
— Afin de constituer une seule chair avec deux chairs, afin de créer ainsi la vigueur d’une race, qui, de génération en génération, ferait accroître, dans son essence, la même substance de sang chrétien, de