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Page:Adam - Irène et les eunuques, 1907.djvu/401

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IRÈNE ET LES EUNUQUES

— Il nomme coupables les bourreaux qu’il envoya,… accuse Aétios.

— Oh ! toi, toi ! Remords du Théos,… sanglote Irène, folle.

Elle se précipite et plante ses ongles au visage de Staurakios livide, aphone, stupide :

— Tu t’égares, maîtresse des Romains… À bas, sorcière.

— Un fer ! une arme !… hurle Irène… Vite, Jean ! Ton poinçon…

Jean arrache Irène des bras de Staurakios qui retient dans ses doigts une houppe arrachée.

— Despoïna, prends mon reliquaire,… propose la haine de Damianos,… il pèse plus qu’une masse d’armes.

— Assommez-le, vous, qui pouvez voir, du moins, où portent vos coups,… clame la colère d’Alexis.

Nicéphore s’interpose :

— Arrière. Il faut tout savoir. Jugeons-le.

Staurakios se ressaisit ; il répare le désordre de son costume :

— Vous n’aimez pas Byzance, vous qui préférez les yeux d’un seul homme à la gloire de son destin.

Alors Irène s’affaisse contre la poitrine de Jean, et elle implore :

— Jean ! Jean ! Ce n’était pas cela que tu m’avais promis dans Athènes !

— Despoïna, je t’ai promis le sacrifice de toutes tes affections humaines pour le triomphe d’une idée grande. Paie la dette sans faillir.