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Page:Adam - Irène et les eunuques, 1907.djvu/85

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IRÈNE ET LES EUNUQUES

les feux des joyaux s’évanouirent, avec la richesse des costumes et la majesté du cortège. Elle passa devant la colonne de bronze aux trois serpents que les Platéens, jadis, avaient déposée dans le temple de Delphes en souvenir de la victoire sur les Perses. Et cela semblait lui convenir comme le signe des prophéties qu’elle réaliserait pour la gloire du Peuple Romain.

Soudain la foule se précipita en un élan d’amour, rompit la ligne des gardes, sauta sur l’arène. Maint et maint y périrent étouffés, piétinés, les os rompus par la hauteur de la chute.

Dans la suite Irène conduisit fréquemment son fils au temple des catéchumènes. Les rues se comblaient sur le parcours de son char à trois chevaux blancs. Elle laissait des paroles enchantées à ceux qui approchaient les franges de sa robe. On se les répétait de rang en rang, de groupe en groupe. On les apprenait ainsi que des devises propitiatoires. Car Jean les avait rythmées.

Les eunuques dépistèrent quelques imprudents qui proposaient la pourpre au César Nicéphore. Pharès parvint à les faire juger par le peuple dans la Magnaure et condamner au dernier supplice. Le César fut avec ses complices, fouetté dans l’Hippodrome, rasé, relégué à Cherson, malgré la promesse reçue jadis par le Copronyme, de ne toucher à nul de ses fils. Et, pour la faction de l’Athénienne, ce parut une victoire surprenante.

Or, sur les avis de Bythométrès, Irène ne négligea plus de manifester combien sa piété orthodoxe regret-