Page:Adam - L’Enfant d’Austerlitz (1901).djvu/371

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tyran, les services qu’elles lui avaient rendus loyalement jusque-là. Nos émissaires coururent l’Europe, et nos dignitaires prévinrent le traître de s’amender… Aussitôt nos menaces s’exécutent. Les Anglais étant descendus dans l’île de Walcheren, Bernadotte et Fouché, sous couleur de les combattre, lèvent les gardes nationales de France, et manquent de peu le pouvoir. Au mois d’octobre 1809, les sentinelles de Schœoenbrunn avisent un jeune homme qui insistait trop pour remettre une pétition à l’empereur en personne ; elles l’arrêtent. Ce fils d’un Illuminé, du pasteur Staps, est fouillé, trouvé porteur d’un poignard, qu’il avoue destiné à l’exécution du tyran, à l’oppresseur des Allemagnes et du monde : on le passe par les armes. Napoléon demande inquiet, l’initiation à l’illuminisme ; elle lui est octroyée dans une loge autrichienne que Metternich tenait à sa dévotion. Les hommes-rois font grâce de la vie au récipiendaire, sous la condition qu’il signe la paix. Il s’y résigne en échange de la promesse qui l’apparente aux Habsbourd et l’égalera, croit-il, à Louis XVI : celle du mariage avec cette Viennoise, sotte et sensuelle, qui avait nom Marie-Louise.

« Je revins derrière son carrosse en France, et me fixai dans ce château, que j’avais acheté, pour mon fils, comme bien national, en 1793, avec l’argent du comptoir des Indes, légué par mon frère. Je n’avais pu l’habiter jusqu’alors que peu de semaines, dans les intervalles de mes voyages. Ton grand-père en profita beaucoup mieux ; il y maria ton père et ta mère ; et tu y es né. D’ici je corresponds à l’Orient et à l’Occident. On m’y a mandé que les peuples d’Autriche n’ajoutaient point foi à la petite ambition de croquant qu’indiquait le second mariage de Napoléon. Ils crurent à une fourberie pour transformer leur pays en province française. Les Illuminés ne man-