Page:Adam - L’Enfant d’Austerlitz (1901).djvu/397

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

auquel je vous présenterai cet automne : car il sera bon que vous veniez alors à Paris, et que vous y prolongiez votre séjour jusqu’à la mi-novembre environ. La Congrégation vous recevra en qualité de probationnaire, comme mes fils. C’est un devoir auquel vous ne sauriez manquer décemment. Pour ces motifs, il convient que vous agissiez comme un aspirant au diaconat. À l’instant de recevoir l’ordination, il sera temps encore de céder à vos scrupules ou à vos passions, si tant est que vous ne soyez pas homme à les surmonter. Le mariage de votre sœur est à ce prix. À vous de voir si les dernières volontés de M. Votre père, au moment où il expirait sur le champ de bataille, méritent, pour être exaucées, que vous leur immoliez vos caprices.

« Quant à moi, serviteur de la Royauté légitime et chef responsable d’une famille, j’entends présenter cette famille à mon souverain comme une parfaite image de l’État, ayant pour la fonction militaire, mon fils Émile ; pour la diplomatique, mon puîné Édouard ; pour la religieuse, mon neveu Omer Héricourt ; pour l’agricole, mon neveu Dieudonné Cavrois, puisque celui-ci a le goût des sciences qui préparent aux fonctions d’ingénieur et d’agronome. Son père, votre tuteur avant moi, m’a bien parlé, de son vivant, du désir que montre Mme Cavrois de vous voir entreprendre l’étude du droit. Mais je lui représentai qu’il n’était pas de notre rang d’avoir parenté parmi les basochiens, les avocats et les tabellions. Si les intérêts de la Banque et des Moulins réclament aide d’avoué, le mieux sera toujours d’en avoir un à gages. L’étude de la législation ne vous mènerait proprement qu’à la diplomatie. Outre que je réserve cette occupation à mon cadet, je pense aussi que, n’étant pas né, vous éprouveriez dans cette carrière les mêmes déboires que dans la militaire. Mme Cavrois s’est rendue à mon avis, après le général ; et nous sommes tombés d’accord, tous trois, avec Mme votre