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XIII

À Monsieur Omer Héricourt,
en l’hôtel de Praxi-Blassans,
faubourg Saint-Honoré,
Paris.


De Madrid, ce 15 d’août 1822.


« Mon cher petit-fils,


« Ne cesse pas de rassurer ta mère sur les causes de mon séjour ici. Mes lettres ne la persuadent point. Explique-lui la vérité que voici. Lors de mon passage à Saumur où j’avais été prendre ma bru, cette autre Éponine, pour la conduire auprès de son Sabinus, mon fils, à Saint-Sébastien, j’ai vu quantité de chevaux refusés par la commission militaire de remonte ; les maquignons du pays semblaient aux abois. En réponse à ma lettre, Edme m’apprit que la cavalerie légère de Castille cherchait à bon comte des poulains de trois ans pour distribuer dans les escadrons, et il pressa mon projet de lier partie entre la remonte espagnole et les éleveurs angevins. Comme notre bourse n’est point garnie à souhait, nous nous occupons de cette entreprise qui semble proche de réussir ; mais il fallait agir auprès du gouvernement constitutionnel, à Madrid. C’est