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Page:Adam - La Morale des sports.djvu/147

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LES SENSIBLES ET LES VOLONTAIRES

C’est la principale vertu des sports que d’accroître l’énergie, l’initiative, la promptitude de la réflexion, l’audace adroite et perspicace. À tourner savamment les obstacles, à deviner le péril, à s’en préserver, à maintenir l’équilibre du cycle et à diriger délicatement la vitesse de l’automobile, notre esprit se persuade sans cesse de ses mille petites victoires. Ainsi, l’homme prend confiance en soi. Il reconnaît à son individu certaines qualités efficaces. Cela lui vaut de se fier mieux à sa volonté. L’éducation sportive anglaise a pourvu de cet avantage presque toute cette race d’outre-Manche. Les fils de John Bull et mieux encore les fils de l’oncle Jonathan, le Yankee, s’en remettent volontiers à leur caractère pour aller de l’avant. Leur orgueil les pousse à tout oser de ce qui semble lointain, difficile, inaccessible. Au contraire, notre orgueil nous porte à éviter toute aventure où la victoire ne nous semble point sûre d’avance, tant nous avons peur d’être moqués en cas d’échec.

Un Américain ruiné descend à la rue, retrousse ses manches et cire les bottes des passants, avec le ferme espoir d’économiser suffisamment pour regagner une somme, l’engager bien, puis la métamorphoser en capital