Page:Adam - La Morale des sports.djvu/474

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
468
LA MORALE DES SPORTS

art doit se développer. Elle aura ses nefs et ses cathédrales, ses offices et ses icones.

Donc, il nous siéra de veiller, dès maintenant, à lui préparer une esthétique d’architecture. Parmi les types qui furent inventés déjà, celui qu’on a choisi pour la Galerie des Machines est exemplaire. Ne laissons pas détruire ce monument et disperser sa membrure au hasard des combinaisons municipales et des trafics intéressés. Essayons d’obtenir qu’il nous soit dévolu. Tâchons de le transporter et de l’ériger dans un lieu découvert, un peu élevée où puissent aboutir des avenues dirigées vers les courbes exemplaires de ses porches. Voilà notre première cathédrale et qu’il conviendra d’orner avec la céramique, le fer, le verre, en rejetant tous les procédés décoratifs qui s’inspirent des arts de jadis. Les groupes statuaires représentant les efforts ouvriers le décoreront parfaitement. Aux émules de feu Constantin Meunier il appartiendra de parfaire les images nécessaires au nouveau culte. Les Jean Baffier, les Pierre Roche, les Bourdelle pétriront aisément la glaise de chefs-d’œuvre nouveaux.

Qu’on imagine, dans cette longue nef, où le soleil projette ses nappes de lumière diaprées, une succession de chapelles latérales ayant chacune un autel avec une statue du Labeur industriel, et, installées au pied de ces effigies sculpturales, les machines que créèrent les talents du vingtième siècle. Imaginez cela tout illuminé par les milliers de lampes électriques où la foudre est enclose,