Page:Adam - Le Conte Futur, 1893.djvu/16

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minutes d’arrêt pour la douane… Nous allons nous dégourdir les jambes…

— Hé quoi ! fit le colonel… Sommes-nous à la frontière ?

— Peu s’en faut… vous le savez bien : voici la dernière station avant le Fort.

— Diable… Tenez : à gauche, la maison en briques rouges… où l’on aperçoit des primevères dans le petit parterre, hein ?… C’est la demeure du bourreau…

— Ah ! ah !… la demeure du bourreau… Il y a beaucoup d’assassins parce qu’on mange peu.

— Et puis le peuple manque de distractions…

« Au fait, pense Philippe, si rien n’altère les traits de ma face, ni ne décèle ma douleur à leurs yeux, c’est que je m’exagère ma souffrance… Il faut croire que le malheur