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Page:Adam - Le Conte Futur, 1893.djvu/37

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naux et sur les polygones. Le colonel craignit que le mauvais esprit de sa troupe ne lui fût imputé par les maréchaux inspecteurs, et, pour détourner du raisonnement les intelligences de ses soldats, il les entraînait sans répit dans des marches et des manœuvres propres à lasser leurs forces morales sous la fatigue physique, et à les rendre dociles à sa main.

Eux, cependant, à courir par les villages et les corons des mineurs, prenaient une peine plus grande. Ils se lamentaient, disant : « En quelle époque barbare, nous vivons encore pour que tant de pauvreté demeure au monde. Nos mères nous enfantent dans le seul but d’un dur labeur, et nous trimons plus que les bêtes, sans avoir, comme les bêtes, le loisir de ne pas penser. Ah ! maudite soit l’heure de brève