Page:Adam - Le Conte Futur, 1893.djvu/45

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comme pour dormir, en s’étirant. Et, quand les colonnes ont passé, quand les lignes se sont étendues, il reste, dans la poussière levée, de bonnes têtes rouges qui toussent leur souffle sur des flaques plus rouges…

La campagne demeure verte et claire aux replis du fleuve vif. Les blés couvrent la plaine de leur herbe tendre ; et c’est là, dans le creux de la grande vallée, un bon nid d’abondance, aux maisonnettes blanches, aux eaux lumineuses, avec le rebord propice des collines à douces pentes.

À la tête de soixante cavaliers, Philippe commande un poste d’observation. Il voit les routes se noircir de grouillements humains, l’herbe se fleurir des taches éclatantes que donnent les uniformes, les attelages galoper effrénément par les chemins qui sonnent. Ici et là, d’un coup, la flamme