Page:Adam - Le Serpent noir (1905).djvu/168

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LE suiwnivr nous 163 les étrangers du caractere le moins agressif. Il faut · que je leur ôte, avant de les faire pénétrer chez moi, leur esprit de combat, leur barbarie. Il convient que je modifie, pendant plusieurs générations de leurs · familles, l’âme de mes ennemis, en les éduquant, en affaihlissant leur énergie mortelle. Voila pourquoi je fais recueillir sur les typhiques des hopitaux mari- times quelques-uns de ces terribles vainqueurs, pourquoi je les caserne dans les tissus des cobayes, des lapins et des chiens. Là, par une bonne pédago- gie, je les transforme de classe en classe, je veux dire de lapin en lapin. Ils deviennent moins nocifs. _Ils tuent de plus en plus lentement l’être ou ils s’éduqu·ent, Puis ils cessent de le mettre a mort. Ils finissent par ne lui valoir que des malaises. Bien- tôt ils ne minent plus l’organe essentiel : ils évoluent, mais leurs œuvres ne menacent plus les sources de la santé; ils s’arrangent des existences normales dans des viscères capables de les subir sans s’altérer. Enûn ils aiment le sol assez pour s’opposer aux ra- vages d’autres invasions, si j’introduis nombre de leurs tribus encore sauvages... Devenus propriétaires — dans- leur pays d’adopti0n, sans doute les sédentaires convertissent à la religion de la'fraternité, de la u pitié, du travail, leurs parents belliqueux; car l’animal dont le sang fut préalablement visité, puis colonisé par ces apôtres, résiste parfaitement à l’as— saut des microbes incultes... Voila ce qui m’inté- resse passionnément. Je m’astreins a faire l’éducation progressive des bactéries typhoïdiques, en cultivant quelques générations successives, en amendant leurs conceptions. en les faisant passer de l’etat guerrier a l’état rustique. Quand je serai parvenu à me garantir