Page:Adam - Le Serpent noir (1905).djvu/178

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LE SERPENT Nom 173 une influence exclusive et supérieure sur une femme, force me fut de conquérir les sympathiesde la fillette et de la belle-mère aün qu’elles ne nfaliénassent point ' - la bienveillance de madame Hélène. Tout cela me coû- . tait bien du tracas, d’autant que je prétendais ne rien retrancher à ce qu`il y avait d’insolite et de choquant, pour_elle, dans mes procédés ordinaires. Grâce au . bésigue chinois, je réussis à me faire" tolérer par M“*° La Révellière. Gilberte tinit par admirer mes épreuves photographiques, et mon agilité pour des- cendre, puis escalader les roches, en la préservant des chutes. Entin je lui tuai quelques mouettes et cormo- rans dont les ailes ornèrent ses chapeaux, tant que le permirent les vents de la mer. Mais, de toutes les _ prévenances, celle qui leur agréait le mieux fut`, sans contredit, mon indulgence pour le talent du docteur. Le chœur de ces dames l’adorait. Croyant son avenir dans mes mains, elles respectaient ma puissance. Avec Anne-Marie même, il n’était question que` - · du docteur. Elle répétait, sur un ton de mélodrame,' s qu’elle lui devait la vie; ce qui d`ailleurs était juste'. Sans le sérum des cobayes immunisés, aucun malade atteint sigravement nïeût guéri. Anne-Marie avait de la gratitude. Je ne me flatte guère en pensant qu’elle me prodigua ses complaisances parce que ses maî- tres attendaient, de ma seule entremise, leur salut. · Aussi me choyait-elle obstinément, jusqu’à me gêner. -7 Pour manifester sa tendresse, elle découvrait, atout — boul; de champ, un grain de poussière sur mon cos-_. tume, ou quelques souillures sur mes bottines. Et î d'accourir alors, la brosse en main, puis de me 'rendre net, en me caressant. Si personne·n’était la, elle me tendait les lèvres. ll arriva que son zèle, armé 10.