Page:Adam - Le Serpent noir (1905).djvu/206

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LE sam·Em· Nour 201 maisons, et les quatre fumées indéfinies pour celles d’un groupe d’usines. Mais, successivement, se proli- lèrent, hors des vapeurs imprécises, cinq îlots d’acier aux formes oblongues. lls grandissaient en ligne. Tour à tour, ils obliquèrent a l'est, avec leurs mâts fins munis de guérites rondes. Puissantes forteresses, ils avancèrent. Puis ils se suivirent en une file. Plus tard, et lentement, ils virèrent de bord, repartirent vers le large sous leurs nuées fantastiques. Peu à peu elles se diluèrent dans l’espace ou très vite s’étaient amoindries les cinq masses métalliques, cinq points noirs effacés au joint de l’azur pâle et de l’azur scin- tillant, au joint du ciel et de la mer. l\l"·° La Revellière abandonna ses réprimande s. Dès lors je tachai de la convaincre de mon amitié, quelle que fût son aversion instinctive à mon égard. Deux faiblesses me la livraient. D’abord un culte pour la mémoire de son fils mort; et je ne cessai plus de ' vanter les thèses politiques de Jacques La Revellière, d’écouter ce qu’elle aimait en dire interminablemen t. En second lieu sa curiosité maladive` qui la faisait très certainement souffrir, parce qu’a l’heure du courrier, personne, d’abord, ne songeait à lui com- ` muniquer le contenu des lettres. Moi, je mlempressai de lui lire les miennes sous couleur de la -consulter. Au troisième paquet de messages que je lui com- mentai de la sorte, entre les tasses à café, sous la tente de la terrasse, l\l¤° La Ptevellière m’octroya une part de sa confiance. Ensuite, elle me fut assez familière. Je la séduisis davantage en excitant, puis en satisfaisant sa gourman- dise. Certain soir jelui offris des pâtes d’abricot_expé- diées de Paris, sur les ordres de ma femme. Mm La