Page:Adam - Le Serpent noir (1905).djvu/261

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É56 LE SERPENT Nom par l’a·tavisme, Yéducation, la culture spirituelle... Elle regardait sa bru, qui n’eut cure de cette plainte. Gilberte cssayait·de parvenir sur l’autel, ou Domino frétillait. Entreprise difücile. Dans le feu de la discus— f sion, personne ne songeaît à elle. Je la vis qui s'en froissait. Le nez pâlit. Les lèvres sécherent. Je réprimai mon envie de la secourir. Mieux valait qu’elle se fâchât, et qu’une crise de rage soulevàt de nouveau la question de sa santé, du départ pour la _ Touraine. Un instant, la fillette fut près de réussir: ses genoux égratignés, ses jambes brunes étreignirent la pierre; ses mains simplantaient au rebord de la ' table creuse. En dépit d’un etlort qui crispa toute sa personne simiesque, elle manqua le rétablissement né- cessaire, etretonibaen s’érailantles paumes des mains. Alors je signalai ses pleurs, les secousses de ses bras fébriles, et ses sanglots excessifs. On s’empressa. M"‘° Hélène ne put se contenir. Elle eut l’étourderie _ de traiter sévèrement, même brutalement, au moins en paroles, sa ülle qui la pouvait ainsi contraindre a - quitter la Bretagne promptement. M“‘° Goulven intercéda. Le docteur hissa Gilberte sur le bloc sacré. Domino prit la taille de sa maitresse dans ses pattes ;. ce qui la dérida, la calma. Ensuite nous retournâmes, pour visiter les dolmens et le tumulus de Kermario. Je réussis a marcher entre les deux cousines, puis a nous isoler, en accé- lérant le pas. L’àge ·de M““° La Revellière retardait l’élan de Gilberte, qui lui donnait un bras et l'autre à Goulven. Malgré les ruses de madame Hélène je maintins la conversation sur l’état de sa title. Elle dut avouer que la peau de l’enfant,s’abimait aussi, qu’elle se cassait, qu’elle se gerçait. · '