Page:Adam - Le Serpent noir (1905).djvu/353

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

348 LE ssnrsm Nom - Vous savez que ses découvertes peuvent, selon vos propres expressions, sauver mille et mille vies... Que lui manqueÃt—il pour mener a leurs lins les ex- périences encore indispensables? ll lui manque la santé. Le typhus laisse dans l’économie des traces funestes. Chaque jour Goulven s’anémie. Il peut s’é- tioler davantage. Déja n’est-il pas obligé de stimuler son cœur en usant de la strychnine? Vous xfignorez pas les dangers .de ce remede violent. Pour qu’il l’ait choisi, c`est qu’il se croit atteint. Ne redoutez-vous pas qu`iI ne perde ce qui lui reste de forces, et qu`il ne soit contraint au repos absolu?... - Mais qui vous a dit cela? -—·s’écria-t-elle, la face morte, et les yeux hagards, en joignant les mains. · — Lui-même... -ç Lui—mêine! Attcrrée, les lèvres sèches, un rictus de souffrance aux narines et àlabouche, elle tourna la tête vers les convulsions tragiques de la mer, vers les îlots qui disparaissaient parfois derrière les bonds des grosses lames blafardes. . — Comment! — lis-je._ — No vous a—t—il pas laissé comprendre son état?... Non?... non!... Alors j'ai commis une indiscrétion. Je pensais que cette menace du sort n’était pas ignorée de vous. — Je me doutais seulement!... - gémit-elle, inca- pable de soustraire son regard au spectacle de l`Océan. Il mo sembla que je devenais odieux en insistant. Je lui dis que j’exagérais selon les besoins de ma démonstration, que j’exagérais beaucoup. Si elle m’en sul gré, ce ne la rassura guère. Elle s’assit u sur le roc, et me demanda quel était le traito-