Page:Adam - Le Serpent noir (1905).djvu/365

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360— LE simrnwr Nom temple en vain les chaos de la terre, ni les hésitations de la mer, ni Pinconstance des ames. Quelques _ velléités avaient pris corps, grâce a ma science des hommes. En marche, pour le retour, nous nous crampon- nions au flanc de la montagne granitique dont la pierre ensoleillée nous aveugla. Bien que soutenue par le guide, M“‘“ Goulven `embrassait les aspérités ` des roches, éperdument, lorsqu’elle glissait, comme si, de la terre aîeule et insensible, elle réclamait une aide maternelle. De tout son être, elle,caressa la paroi rugueuse du promontoire en rampant, faible et molle, jusqn'au moment d’atteindre les sentes meilleures. Elle portait en elle la puissance dominatrice de mon idée qui domptait son énergie, sa foi, sa chair même. Dans la carapace de mon automobile j’enlevai mes trois esclaves, mes trois victimes, mes choses. Je les enlevai dans le joyeux bourclonnement de la machine qui franchissait la "lande, érallait les champs de sar- razin, jetait sa poussière et son odeur aux faces des mornes chaumieres, qui ronflait au passage dans les bourgs, qui contournait les tombereaux chargés de goémons humides, qui stupéiiait les vieilles lilant la quenouille sur la marche des seuils, qui narguait, de sa pét_ulance, la torpeur séculaire des paysans, qui criait la gloire de sa vitesse auxigars plongés, jusqu’à‘ ` la ceinture, dans le flot vert de l‘anse. Ils chancelaient _ sous les assauts de l’écume, pour recueillir au bout de leurs rateaux les plantes marines extirpees des récifs par les violences de la tempête. - _ Nous rentrâmes sur le tard it Quimper. Le dîner uni, les dames La Revellière, un peu lasses, furent dans leurs chambres. Je tàchaide retenir le docteur