Page:Adam - Le Serpent noir (1905).djvu/405

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' 400 LE SERPENT Nom l ; , faible, la victime, ne démontrait pas que le type _ humain est quelque chose qui peut toujours se ' dépasser. _ . - En bas, les tileuses avaient enveloppé leurs que- nouîlles, faute de lumiere, et elles devisaient avec les moissonneurs couchés sur les piles instables des troncs de hêtre. Les blancheurs remuées des coiffes signa- laient, dans l’obscur,les coquetteries.Le biniou s’était . tu... Des couples se retiraien·t a l’écart, chuchotaient. Uméelat de rire parfois était strident, puis barbare à la ronde. L’amour émouvait ce grouillement de Celtes bercés en mer dans la fraicheur dela brise parente. ’ Un chapeau a rubans vola, fut rattrapé par un bras de . femme demi—nu hors d’une large manche. Des cornettes se 'heurtèrent. Un baiser claqua. La silhouette d’un gars à grandes jambes se campa sur un mont de fagots, et il brandissait une faucille, criant des mots bretons qui mirent en joie nerveuse le troupeau de filles pressées au milieu des bourrades amicales.Alors une vieille se fâcha, glapit longtemps, it mesure que s`apaisait la liesse. · - lllÉ"^° Goulven dit : _ —.Tout de même,,tu n’as pas été gentil... -- Ce fut une voix d’enfant punie : la voix d'après les sanglots lourds et la üevre des larmes salées. — Tu n’as pas- été gentil... Tu aurais pu m’avertir... Tu aurais pu. ne · pas laisser à d’autres le soin de me persuader... — Mais... comment veux-tu croire que jamais, jamais, moi, j‘aurais voulu te conseiller une telle souffrance?". Peux-tu le croire? -— Non, tu n’as pas- été gentil... J’entendis s’étraugler la phrase et les larmes jaillir. J’eusse cru que Gilberte, une écolierc, sanglo-