Page:Adam - Le Serpent noir (1905).djvu/54

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LE SERPENT Nom 49 ? ses mains gautées de blanc, madame Hélène ampli- ‘ tiait la verve de. son érudition architecturale. Elle multiplie ses comparaisons entre les toiles illustres des musées et le spectacle réel de ces hennins, de ces pourpoints, de ces physionomies façonnées par les goûts et les pensées des siècles révolus. Il me plut fort qu’elle se piquàt de m’éblouir par l’origina— lité de ses .aperçus_ trop littéraires. . Je poussai les excla1nat·i0ns flatteuses attendues par sa vanité. Elle ne laissa point d’en être ravie. .Vattribuais à la dévotion hérétique, mais certaine, du docteur, le mécontentement, qu`il celait peu, de nous entendre ainsi disserter. Des vieillards inter- · rompirent leurs méditations. Des filles levaient sur nous leurs yeux de génisses. Des garçons se dissi- pèrent. Il nous ramena dans la basilique ou s'aff`ai— > raient de jeunes vicaires. Les uns vendaient des images. Les autres conduisaient leurs paroissiens aux ` confessionnaux assiégés. D’aucuns recevaient les cierges en offrande, et encaissaient les trente·sous d_es messes prochaines. Dans la sacristie pleine de monde, plusieurs burettes et des chasubles avaient été ou- bliées sur les bahuts. Assises partout, des meres allaitaient leurs enfants. Des ribambelles de grandes ' filles se suivaient, à demi recueillies à demi rieuses dans les ombres branlantes de leurs coiffes. La nef était comble. Contre la table de communion, beaucoup commençaient à dormir, la bouche béante, et le chapelet aux doigts. Sur le tapis du chœur, nombre de femmes s’installaient par compagnies, d’®u.ess:mtines noires peignées en bandeaux, et de Bigoudines brodées en jaune, passementées, pail- letées, rnitrées. Leurs paupières rougies par les vents