Page:Adam - Le Serpent noir (1905).djvu/75

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

70 LE SERPENT Nom , hommes'! Apres chacune de mes amours, me suis trouvé en meilleur état d'augmenter mes entreprises qui fournissent à beaucoup de pauvres un travail ré- munérateur, et les dégagent de la misère. J`accomplis un bien dont se soucie peu celui qui s’en tient aux satisfactions désintéressées d‘un adultère roma- nesque, par exemple. Moi, je cherche a m’accroltre. Je veux étendre ma vue par dela les vues de la myopie publique. Ainsi, lorsque je faisais la cour à ma fiancée, ni son visage clair, ni son rire sain, ni sa promptitude à, gesticuler, ni sa parole sérieuse et probe ne me déterminèrent; mais plutôt les opinions de son entourage, le bon sens de ses parents, la philosophie docte et positive d’un - parrain a héritage, les enipressements de toute une société bourgeoise qui se groupait autour du magis- trat municipal, réputé pour l’excellence de son flair financier. Ces divers personnages me semblaient faire . partie de la jeune fille autant que son mérite indivi- duel, puisque sa volonté, secourue par un caractère affable, avait su les rendre dociles a ses fantaisies. Ils appartenaient à sa substance et a son esprit; ils etaient de sa nature; ils en étaient pour ainsi dire les modalités et comme les adjectifs. Leurs vigueurs, dont je savais maîtresse sa vertu, me décidèrent autant que ses charmes. De même, en Clarisse Gaby, j’adorai le pouvoir des gazetiers, l`inf1uence des artistes, la souveraineté des millionnaires que subjuguent sa malice, ,sa prestesse, l`harmonie de sa chair toujours adolescente, et de ses toilettes savamment élues. Le baron Vogt n’était pas moins attirant que les mains comédiennes de notre amie. Il dépendait un peu d’elle comme ces