Page:Adam - Le Serpent noir (1905).djvu/81

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76 LE SERPENT Nom cabaret. Le croquant, après quelques tours de roue, arrêta son cheval contre une barriere de cottage. Par la claire-voie je vis resplendir, entre de jaunes tour- nesols épanouis, nombre de grands lis. Maison de grès, Keryannic brille comme le sel. Récemment blanchies, les lignes ou se joignaient les moellons lui donnaient un air de propreté ave- nante qu‘attestait aussi la peinture récente et rouge des volets, des portes. Une petite Bretonne accourut, la coiffe .au vent, et toute effarée, pour me crier que le docteur n`était pas la. -— Annoncez-lui monsieur Guichardot... oui, Gui- chardot... l’Iode Guichardot..Ã Il ne connaît que cela... Il me recevra;... jolie personne! — Monsieur le docteur n’est pas la... Il est au labo- ratoire... Elle tendit même le bras 'a demi couvert d’un tichu de popeline, aiin de me barrer le passage. Mais j`ai coutume de joindre mon but, sans me préoccuper des empéchements. Je traversai donc le jardin, sur le flanc de la maison, par la sente qui devait être le bon chemin, puisque ce geste me l’interdisait. La servante protestait. Elle marchaitareculons devant moi. Je m’en tins ala complimenter sur la soie puce de son tablier. Ainsi nous atteignîmes une terrasse étroite embar- rassée de parterres à cactus; elle en dominait une autre plus large, assise sur les rocs a pic que baignait l’oscillati0n du flot. La rade était pleine de barques a l’ancre. ` .]’avançais toujours , plaisantant la petite bonne empourprée par l‘indignation. — Qu’est—ce donc? — demanda la voix sévère du docteur.