Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/137

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qui voyait en moi, après que Saint-Simon l’avait vue en Mme  de Staël, qu’on juge si c’était flatteur ! la femme espérée depuis la fondation de l’École, la femme législateur, le Messie féminin, le Messie mâle ayant été incarné dans Enfantin.

On me rencontrait un peu tard pour aider le « Père » à sauver l’humanité, et cependant il me parut que c’était encore trop tôt pour moi. Je ne me sentis pas assez mûrie pour une si haute mission. Songez ce qu’il fallait apporter au monde ? Rien moins que l’âge d’or ! La devise des saint-simoniens n’était-elle pas : « L’âge d’or, qu’une tradition a placé jusqu’ici dans le passé, est devant nous. »

C’est après la mort de Saint-Simon que l’École se forma. Enfantin, présenté au fondateur du Saint-Simonisme, par Olinde Rodrigues, à peine catéchisé s’en était allé prêcher « l’âge d’or de l’avenir » dans les villes. Il possédait la faculté rare de grouper. Tout ce qu’il y avait de jeunes hommes supérieurs ou seulement exceptionnels firent partie de l’Ecole ayant pour « Père » Enfantin. Auguste Comte, Armand Carrel, Blanqui, Pierre Leroux, Jean Reynaud, Charton, Arlès-Dufour, Guéroult, Bazard, Hippolyte Carnot, Michel Chevalier, Félicien David, Talabot, d’Eichial, Emile Pereire, Duveyrier, Bûchez, Louis Jourdan, Jules Simon et tant d’autres.

Après la Révolution de juillet, les conférences