Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/152

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membres ; l’établissement de Guise, dans lequel mon père avait voulu entrer, prospérait.

Mlle  Beuque aidait, de tout son pouvoir qui n’était pas mince, à la propagande des idées fouriéristes pratiques, mais elle gardait au fond d’elle-même sa fidélité aux rêveries du maître, aux lois de perfectibilité, d’harmonie universelle. Elle me répétait, tout bas à moi, en croyante qui désire initier, les paroles de Fourier : « Le mouvement des mondes concourt à l’harmonie ; les cataclysmes, le chaos des idées, le mal, sous toutes ses formes, ne sont que des accidents passagers pour l’univers et pour l’homme. Travaillons donc à assurer les équilibres et le bien définitif. »

« Fourier est le plus grand des chefs d’école, disait la chère vieille petite Beuque, et c’est du fouriérisme que sortira, dans l’avenir, la plus grande somme de bien social. »

Les coopératives de consommation, les associations, ne se sont-elles pas, en effet, multipliées dans la forme où Fourier les a conçues ? Sans doute l’utopie du phalanstère est condamnée. Il est probable que jamais les hommes ne s’associeront pour trouver les trois facteurs de l’harmonie : la composite, la cabaliste et la papillonne ; mais l’association des ouvriers du même métier, la répartition des produits de cette association entre le capital, le travail et le talent, sont des idées qui n’ont cessé de germer