Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/156

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L’agiotage était sa bête noire.

« La conscience française, l’honneur français, les plus délicats qui soient au monde, prétendait Toussenel, vont sombrer dans la tourmente morale, provoquée par les éléments déchaînés de la spéculation. Le crédit, l’intelligence, seront, avant peu, entre les mains des juifs, répétait-il. Ils ont déjà donné leur première empreinte néfaste à la presse. Tout s’achètera un jour, en France, et nous aurons alors l’invasion germaine, patronne de la féodalité juive. »

L’Esprit des Bêtes, le Monde des Oiseaux, sont des chefs-d’œuvre ; écrits dans une langue très claire, très colorée, ces tableaux de nature, ces peintures animalières, vivent superbement. Toussenel fait prendre aux bêtes leur part dans la poésie des êtres et des choses.

Lorsqu’on a lu et entendu Toussenel on ne peut regarder les bêtes du même regard ; on se sent, dût cette expression faire sourire, en parenté avec elles.

Mais, contradiction singulière ! malgré sa tendresse pour les oiseaux, sa fraternité avec toutes les bêtes, Toussenel adorait la chasse. Le caractère gaulois dominait en lui. C’est en cherchant le combat qu’il rencontrait la poésie. Tout avait une voix pour l’oreille de Toussenel ; la nature, le monde entier, « lui causait » ; les planètes, l’air, l’eau et le vent, les arbres et les fleurs, s’entretenaient avec lui comme les bêtes. Guerrier et barde à la fois, il alignait fière-