Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/198

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« Il fait bien plus grande figure à Guernesey que rentré en France. Mêlé à la politique, il aurait la proportion humaine, » disait Vacquerie, qui s’attardait à Paris depuis le succès de Souvent homme varie.

La publication de la première partie de la Légende des Siècles avait été un grand événement littéraire. Toutes les critiques alimentées contre le chef du romantisme, bien moins par ses adversaires que par les excentricités de ses derniers disciples, dont l’exagération frisait le grotesque, cessèrent comme par miracle. Les volumes suivants transformèrent les plus enragés classiques comme moi en admirateurs sans réserve. Toutes mes rancunes contre celui qui eût pu par son génie relever nos traditions helléniques et qui en avait détourné les lettres françaises, tombèrent devant ce chef-d’œuvre commencé et qui devait se terminer dans une apothéose.

Émile Deschanel est rentré. Ses amis s’empressent de courir à lui. On aime, on estime Deschanel, un écrivain, un orateur, un caractère.

Challemel-Lacour fit à Paris un premier séjour, et c’est chez Mme d’Agoult qu’on le revit pour la première fois. Il fut un des plus chaleureusement applaudis.

Le retour des exilés modifie peu à peu le salon de Mme d’Agoult. Ils apportent un réconfort aux abstentionnistes. Leur haine du Deux-