Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/264

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Souffrante d’un rhume que je ne pouvais guérir et d’une irritation de gorge qui me brisait la voix, j’allai, pressée par de Ronchaud, consulter le docteur Cabarrus, ami de Mme  d’Agoult, de Girardin, beau-frère de M. de Lesseps et fils de Mme  Tallien. Je le connaissais, l’ayant rencontré ici et là, et il fut pour moi d’une bonté si parfaite que je n’hésitai plus, au moindre bobo, à aller le consulter. Certaines fantaisies de mon cher ami, le docteur de Bonnard, sur le traitement des maux de gorge, ne m’inspiraient qu’une confiance relative.

Le grand Cabarrus m’ayant ordonné le repos, je résolus d’aller passer quelques semaines à Chauny, ma fille elle-même supportant mal d’être enfermée à Paris.

Ma vie intérieure devenait chaque jour plus douloureuse. Avant cette courte retraite chez mon père, je proposai à mon mari de rendre mon absence définitive et de nous séparer amiablement.

« Jamais ! me dit-il ; vous êtes le plus bel ornement de ma maison et je puis avoir besoin des vôtres. Qu’il ne soit plus question de ceci entre nous. »

Je n’ai pas à conter ma souffrance et mes luttes. Le roman, certes, continuerait de façon