Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/282

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cher d’entrer dans Pékin et que ce fut lui, comte Ignatieff, qui prévint le général Cousin-Montauban de ce qui se passait : « Entrez, lui conseilla- t-il, drapeau déployé, et défilez avec vos sonneries, vous ne trouverez pas de résistance. »

On imagine notre joie de la défaite de Castelfidardo. Seul, Edmond Adam, qui était devenu un assidu chez Mme  d’Agoult malgré Girardin, s’en attrista, non bien entendu pour l’échec que subissait la cause défendue par Lamoricière, Adam étant, comme nous tous, anti-clérical, mais pour la personne elle-même du général. C’est avec Lamoricière qu’il était monté en juin à l’assaut de la barricade Saint-Antoine, et il trouvait triste de le voir vaincu.

Je vis Toussenel qui était indigné contre le dernier livre de Michelet : La Femme, qu’il s’était enfin décidé à lire.

« Qu’a-t-il fait de notre Velléda ? me dit-il. Parce qu’il a épousé en premières noces une passive, en secondes, une fille mûre, il prétend avoir découvert la femme, la vraie femme. Qu’en sait-il, moralement, lui qui n’a été éduqué sur elle que par les ambitieuses maîtresses de nos rois ? La Femme, ajoutait Toussenel en joignant les mains, je l’ai écrit, moi qui crois la connaître, c’est l’être adorablement perfectible, qu’on peut diriger jusqu’aux limites du divin au double point de vue de la beauté et de la splendeur de l’esprit. Comparons la