Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/296

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« maître » de la haute valeur de Me Grévy, en possession des preuves dont lui avait parlé Arlès-Dufour, ne trouvât le moyen d’écarter au plus tôt de ma vie un homme qui l’a tant désespérée.

Les jours passaient. Je travaillais ; ma grande distraction était d’assister aux leçons parlées que mon père donnait a ma fille, en merveilleux éducateur qu’il était ; mais il n’exigeait pas d’elle, si délicate, ce qu’il avait exigé de moi.

Ce qui mettait mon père hors de ses gonds — il est vrai que ce n’était pas difficile — c’était « l’opposition constitutionnelle, l’empire libéral ».

« Les mots qui hurlent d’être ensemble, répétait-il, me font voir rouge. »

On imagine comment il accueillit les décrets qui accordaient au Sénat et au Corps législatif le vote d’une adresse, la publication in extenso des débats, etc., etc., bref, ce qu’on a appelé les décrets du 24 novembre. « La comédie libérale m’exaspère plus que la tyrannie impériale, » disait-il.

En écrivant à de Ronchaud, qui voyait fréquemment Hippolyte Carnot, je le priai de lui répéter quelques mots qui m’avaient été dits sur lui par Renouvier : « Je ne connais pas d’homme mieux doué de la véritable sapience,