Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/310

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me demandait Dentu. Il avait enlevé les couvertures où se trouvait le nom de M. La Messine et remis le mien. J’ajoutai à cette édition une importante préface qui prenait acte des justifications que le livre de Proudhon donnait au mien, en inaugurant le droit de la Force contre le droit des peuples, ce qui complétait ses négations du droit des faibles femmes à l’intelligence.

Ma préface très vibrante et très indignée plut beaucoup.

Mes très chers amis, Louis Jourdan, Charles Fauvety, Yilbort, Clément Caraguel, Eugène Pelletan, Laurent-Pichat, non seulement me félicitèrent, mais écrivirent dans les journaux et dans les revues de façon très flatteuse sur cette préface.

Mon second « Père », Arlès-Dufour, m’envoya tout un mémoire enthousiaste. Une lettre de Challemel-Lacour, dans laquelle de légères réserves soulignaient son approbation, m’inspira une grande fierté. L’approbation de Challemel était rare. Sa réputation n’atteignait pas le degré de sa valeur. Il n’avait aucun entregent à cette époque. Cependant il écrivait dans toutes les revues : Des Deux-Mondes, Nationale, Germanique, etc., et avait donné à chacune des extraits de sa belle traduction de la Philosophie de Ritter, qu’il réunissait alors en volumes. Chacun des articles de Challemel était fort admiré, mais, chose curieuse, cette admiration