Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/358

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ma grande amie m’a placé toutes les nouvelles, et je commence, tandis qu’Hetzel fait imprimer mes Récits d’une Paysanne, un autre volume fait de mes visions journalières : Mon voyage autour du Grand Pin.

Je suis une fille heureuse, bientôt j’ai un troisième père, « mon papa de Cannes ». C’est Jean Reynaud, qui, en écrivant à Arlès-Dufour et à mon père, prend lui-même ce titre.

Je vois mes dieux partout, je les chante au grand scandale de l’auteur de Terre et Ciel et de Mme Jean Reynaud, qui est religieuse et que mon paganisme afflige ; mais tous deux bons, nobles, d’un esprit supérieurement élevé, essayent de m’arracher aux erreurs des matérialisations divines, et sèment en moi le bon grain des spiritualités qui y germera plus tard.

Tandis que Jean Reynaud, sur la terrasse de sa villa de la Bocca, me parle du Ciel et « met ses ailes », comme je dis, Mme Jean Reynaud, qui est l’une des grandes élèves de Chopin, joue près de la fenêtre ouverte, accompagnée par le bruit lointain de la mer, du Beethoven, que son bien-aimé philosophe préfère à tous les autres maîtres.

Le parfum des roses, des violettes et des premières fleurs d’orangers, enivre, et je ne