Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/416

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— De loin, sans avoir vu ?

— Laissez-moi faire. »

Mon « papa de Cannes » écrit à mon « papa de Chauny ». Que lui dit-il ? Toujours spontané, mon père répond qu’il envoie dix mille francs pour un hectare.

Nous sommes folles de joie, Alice et moi, et tout le jour nous répétons : « Pierre à miner, etc. »

Jean Reynaud triomphe et, le 12 mars, acquiert à Vallauris le terrain des Bruyères, comme mandataire de mon père. Il achète pour lui-même un autre terrain plus près que Bruyères de la plage du golfe Juan.

Dans nos promenades sur les routes, sur le sable de la mer, le soir sous la lampe, nous ne faisons plus que des plans de maison.

Ce sera tout petit, Bruyères, mais assez grand pour qu’y trouvent place, très gentiment, avec Alice et avec moi, mon père et ma mère. Je veux, malgré un premier avis de Jean Reynaud qui finit par se rallier à mon projet, placer la maison tout en haut du terrain, sur le plateau. J’aurai, en égalisant ce plateau, des pierres sur place pour bâtir la maison. Grande économie. Mon apprentissage comme architecte va très vite. Je prends un simple contremaître maçon d’Antibes et voilà que je commence à « miner la pierre ». Tous les jours, de grand matin, je pars pour Bruyères avec Alice et Angélique et nous travaillons de nos mains