Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/453

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Nous allons chercher mon père à Cannes. Enfin le voici. Il est fou d’admiration de son voyage. Que c’est beau, le soleil, la mer, le ciel bleu, les fleurs des champs sous les oliviers ! Il parle, il parle ! Et encore ceci, et encore cela, comme s’il nous apprenait toutes ces choses. Et la couleur des rochers de granit rouge, et les montagnes de l’Estérel, et les îles, et ce golfe, et ce Bruyères ! Il descend de voiture à l’entrée. Oh ! l’immense terrasse ! Tout de suite, il veut s’y promener, l’arpenter ! « La belle route, la voilà ! et le puits ! ah ! je comprends, Et le plateau, la maison ! Est-ce possible, mes filles, ma grande, ma petite, que ce Bruyères soit à nous ? Mais c’est admirable ! »

Ce ne sont qu’exclamations ravies. Et les pins qui embaument, et les bruyères en arbre, et les Brigasques ! André, Angélique, Perrinette ; il sait d’avance leur nom, il connaît toutes les choses, nous lui en avons tant parlé, tant écrit, mais il en fait l’appel, comme pour en prendre possession.

Alice saute et danse.

« Quel bonheur, grand-père aime Bruyères ! »

Oui, grand-père aime Bruyères ! Harassé, couché de bonne heure, dès le matin, au lever du soleil, il réveille toute la maison.