Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/457

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La réponse de George Sand, qui est encore à Paris, ne tarde pas.

« Chère Madame,

« Oui, un grand succès ; j’en suis heureuse, mais j’aime moins les manifestations qui accompagnent ce succès. Quand la jeunesse s’exalte, qui sait où elle s’arrête ?

« J’ai beaucoup aimé votre livre que je n’ai lu qu’hier. Il est vrai. Vous avez compris que dans le midi, les hommes s’agitent plus qu’ailleurs, parce que la vie des choses y est plus intense. Regardez bien ce que vous voyez, mon enfant, notez vos impressions d’après nature, comme on fait une esquisse ; composez ensuite vos tableaux avec leur part égale de vérité et de choix.

« Votre amie éloignée.

« George Sand. »

C’était la première fois que, dans ses lettres, Mme Sand faisait une allusion à notre éloignement. On ne peut imaginer à quel point j’en fus troublée.

Je n’osai y répondre, me promettant d’en parler à Ronchaud à mon retour, car, malgré mon désir de connaître George Sand, jamais je ne l’aurais fait sans la certitude que Mme d’Agoult ne m’en voudrait pas.

Il y a encore eu un complot contre l’Empereur. Mme Fauvety m’écrit que « Napoléon III a