Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/472

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Comme il avait suivi les cours des universités allemandes, il parlait des Allemands avec admiration, et de Frédéric Diez entre autres, par lequel il fut initié aux langues romanes. Mais si Gaston Paris eut grand goût pour l’Allemagne, il apprit dans toutes ses découvertes l’amour de la France, et c’est au profond de notre histoire qu’il a trouvé cet amour ; il a réveillé et grandi notre passé. La France chevaleresque, la poésie du moyen âge, notre littérature de la vieille France, ne nous ont été révélées dans leur vérité et dans leur beauté complètes que par les études de Gaston Paris.

La noblesse de sa vie, son désintéressement, ses labeurs, lui ont valu l’estime universelle du monde lettré dès ses premiers travaux, et, au cours de sa vie, tous les honneurs.

Arlès-Dufour est à Paris. Nous sommes tous dans la joie de recevoir le « bon génie » à notre table. Il arrive du Congrès international de Genève pour les secours à donner aux blessés en temps de guerre, et, avec ses illusions, il croit à la fin de la barbarie. Ses chers amis prussiens ont été rien moins que doux dans la guerre des Duchés. Arlès-Dufour en gémit et dit que la reine de Prusse, « qu’il aime beaucoup », en a énormément souffert, que c’est pour cela qu’elle s’intéresse autant à la formation de sociétés de secours aux blessés.

Arlès-Dufour a une très grande douleur. Les médecins déclarent Enfantin perdu. Lorsque