Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/63

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osé le premier porter la honte de ce serment. M. Émile Ollivier et le sous-ordre de Proudhon, M. Darimon, n’eurent pas une hésitation.

Le père de M. Émile Ollivier, traîné de cachot en cachot au Deux-Décembre, désigné pour la déportation, était encore proscrit à Florence, après avoir été expulsé de Nice avant l’annexion, sur la demande du gouvernement français. Mais le coup d’État, ses crimes, indignaient si peu M. Émile Ollivier qu’il put l’appeler un jour : « Un événement d’une signification providentielle. »

Le sermentiste s’entourait de jeunes gens ambitieux comme lui, impatients de jouer un rôle. Il devint leur chef, aussitôt député. Tous n’avaient pas sa duplicité, mais subissaient sa dangereuse influence. On parlait déjà de ces quelques jeunes, frais éclos à la vie politique et que l’on commençait à appeler : « Les petits Olliviers. »

Par un deuxième tour de scrutin, Émile Ollivier devint le premier député républicain sermentiste de Paris. M. Darimon et M. Hénon de Lyon lui firent seuls cortège.

Le général Cavaignac, Hippolyte Carnot, Goudchaux, élus, eux aussi, refusèrent de prêter le serment. M. Émile Ollivier s’engagea, le cœur léger déjà, à respecter l’Empire dans les discussions qui eurent lieu durant les élections. C’est