Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/70

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l’Allemagne, ce qui ferait de la Prusse son ennemie implacable. L’amitié de la Prusse, état grandissant et fort, donnerait à la France un appui continental, forcerait l’Autriche à la prudence et faciliterait l’alliance avec la Russie. »

J’aime beaucoup Bismarck, disait Weill en terminant, nous sommes liés par un ami commun, mais j’aime aussi la France, et je ne me souviens jamais sans angoisse d’un mot dit par ce diable d’homme qu’il faut craindre, et que m’a répété mon ami : « Avant que la France, qui est la Révolution personnifiée, ne soit dévorée par elle, il y a encore peut-être l’Allemagne à faire avec elle. » Bismarck est un chauvin d’un tel égoïsme que l’on ne saura jamais trop veiller sur lui, partout et toujours. Il trahira tous les accords, tous les engagements, toutes les alliances, pour son unique passion : la Prusse ! Aujourd’hui, il veut bien de l’unité allemande, certain qu’il est maintenant que la Prusse l’absorbera. »

***

À la Revue Philosophique, les livres affluaient. Mme  Fauvety et moi, nous les partagions et les lisions, moyennant la redevance d’un court rapport au directeur, M. Fauvety. Un jour que j’apportai mon petit tribut sur les Mémoires de