Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/72

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cusant des étranges choses « qui se passaient » à la Revue Philosophique.

« Auguste Comte n’est plus, me dit un soir mon mari. C’est un mort splendide. Je viens de le voir. Pierre Lafitte est son exécuteur testamentaire. Il laisse des dettes. Nous les paierons, nous, ses disciples, et nous garderons religieusement son appartement rue Monsieur-le-Prince comme lieu de nos réunions.

— Religieusement, répétai-je.

— Eh bien, quoi ? religieusement veut dire ce que j’ai voulu dire, il me semble ?

— Pas dans votre bouche, à propos d’Auguste Comte. »

Mme d’Héricourt arrive un soir chez les « Philosophes », très fière de nous donner des détails inédits sur le mariage de Blandine Listz, célébré en octobre à Florence. C’est M. Jules Grévy, qu’elle connaît, très lié avec la comtesse d’Agoult (Daniel Stern), mère « inconnue » de Blandine, qui lui a tout raconté.

« La rencontre s’est faite, nous dit Mme d’Héricourt, de façon très originale et très romanesque, au cours d’un voyage de Mme d’Agoult et de sa fille en Italie. Émile Ollivier, nommé député, était allé « expliquer » à son père, proscrit à Florence, pourquoi il prêtait le serment à l’Empire, et M. Grévy prétend que Démosthène Ollivier avait approuvé, lui le proscrit, lui le vieux républicain de la « Montagne » en 1848.